dimanche 5 février 2017

Le "BON SENS" permet de faire des raccourcis trompeurs.

Déficits de l'Etat, fraude fiscale
Fabienne HALOUI nous fait remarquer que Jacques BOMPARD, député-maire d’Orange, utilise souvent l'expression "C’est une question de BON SENS !". Mais cette expression sert essentiellement à cacher la réalité, et justifier malhonnêtement des choix politiques très discutables. Explications plus générales avec l'analyse de 2 exemples, le déficit de la sécurité sociale et le mythe de l'assistanat avec le RSA.

Qu'est ce que le BON SENS ?

Le BON SENS est bourré de préjugés. Et le préjugé est un jugement préconçu. C’est une appréciation, une opinion adoptée sans examen, que l’on se fait par avance.
Le BON SENS, dans un échange, remplit l’office de frein, et non de moteur de la réflexion.
Faute d’arguments objectifs, pour tromper lecteurs et auditeurs, les hommes politiques font appel trop souvent au BON SENS. Ce qui est certain, c’est qu’il permet de clore à la hâte des échanges ou un débat en imposant une conclusion sans réfléchir.

L'analyse plutôt que le bon sens.

Seule une ANALYSE sérieuse et factuelle de la réalité permet d’éviter toute conclusion hâtive, et empêche ainsi de faire tout contre-sens.
Pour illustrer ce propos, Fabienne HALOUI, en femme politique réfléchie, nous propose deux exemples.

1/ Les déficits de l’État, le déficit de la sécurité sociale.

Certains hommes politiques, au nom du BON SENS, disent qu’il faut réduire massivement les dépenses de santé, supprimer massivement des aides sociales parce qu’elles favoriseraient l’assistanat.
Le graphique en tête de l'article est issu d'un rapport du Senat de 2012. Il a mesuré l’incidence de l’évasion fiscale sur les finances publiques. Il nous permet déjà de bien visualiser les déficits de l’État. Et, à partir de là, réfléchir, entre autres, sur la question du déficit de la Sécurité Sociale.
En observant ce graphique, on comprend immédiatement que l’argent de l'évasion fiscale peut permettre de régler très facilement le déficit de la sécurité sociale. Donc plutôt que de réduire les dépenses de santé, nous proposons de prendre l'argent au bon endroit en s'attaquant à l’évasion fiscale.

2/ Le mythe de l'assistanat

Dans une petite video réalisée par Franceinfo video, la question est posée : « Gagnerait-on autant d’argent en restant chômeur au RSA, qu’en travaillant payé au Smic ? ».
La fraude aux pestations sociales
Extrait de la video : Le mythe de l'assistanat
Cette vidéo très bien documentée décrypte et démonte l'idée qu'il vaut mieux rester chez soi en touchant le RSA, plutôt que d'aller travailler pour le SMIC. On y découvre que 76 % des français pensent cela.
Et pourtant, c’est complètement faux.  
Ah si, cela n’est possible que dans un seul cas : pour un homme seul n’ayant pas de loyer à payer, ce qui ne représente qu'une infime partie des allocataires. 
A contrario, dans un couple où un seul travaille, payé au Smic , cela se traduit par deux personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Dans notre pays par ailleurs si riche, cela n'est pas acceptable.
Pour construire une société où c’est l’humain qui prime, là également il faut prendre l’argent au bon endroit. En conséquence de quoi, il faut significativement augmenter le Smic.

Dans le discours des hommes politiques, l’utilisation de l’expression  « c’est une question de BON SENS » doit toujours être lue et entendue avec méfiance.

Les liens :
Le rapport du SENAT sur l'évasion fiscale
La vidéo sur le Mythe de l'assistanat

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    Fabienne HALOUI
    Conseillère municipale d’opposition sur la ville d’Orange
    Secrétaire départementale du PCF
    Responsable nationale de la lutte contre le racisme et pour l’égalité au PCF